Ça fait longtemps qu’on n’a rien publié. Et reprendre avec un article long et tordu c’est quand même un beau pari. Mais bon, on fait ce qu’on veut après tout, au pire personne ne le lira. On peut déjà dire que ça va (un peu) parler de RSE, formation, écoconception pour finir par de l’IA. Vous ne l’aviez pas vu venir ce chemin-là.
Valeur, RSE et pas B-Corp
Les valeurs sociales ont toujours été un élément important de notre modèle, les dernières années nous ont montré combien les sujets sociétaux et environnementaux doivent également être portés par l’agence. On a entamé diverses démarches en ce sens, sur lesquelles on a plus ou moins communiqué, notamment une certification B-Corp à laquelle on a sacrifié beaucoup de temps et de ressources. Et qu’on a laissée tomber parce qu’on avait l’impression de faire du RSE-washing et que ça n’avait aucun sens pour nous (merci d’ailleurs à Noesya, le partage de leurs réflexions a achevé de nous convaincre). Mais ça a quand même eu la vertu de nous interroger sur la direction qu’on souhaitait emprunter (merci Aurélia Cocheteux pour l’accompagnement, ça a servi comme tu peux le voir !).
Développer nos compétences internes, ça en faisait partie. Parce que se reposer sur un principe d’amélioration continue comme levier d’amélioration des compétences, ça ne nous semblait plus suffisant.
Du coup, on s’est lancé depuis 2-3 ans dans un programme un peu ambitieux de formations internes, où l’idée c’est d’en faire 2 par an. Bien entendu, entre l’ambition et la réalité, il y a souvent un écart, mais on arrive à pas si mal s’y tenir. Et nous sortons tout juste de notre deuxième formation annuelle.
S’aligner et se former : accessibilité et écoconception
On a des formations qui visent strictement à compléter notre savoir-faire avec de nouvelles compétences à développer ensuite. Et on a les formations qui non seulement nous alimentent sur le plan technique mais également sur le plan de nos valeurs.
Le premier sujet sur lequel on a souhaité se faire former à ce sujet, c’était l’accessibilité. C’était passionnant, ça continue à alimenter nos réflexions tous les jours.
Le second, c’était sur l’écoconception (un bisou d’ailleurs à nos amis de Temesis, qu’on a la joie de croiser sur de nombreux projets, et qu’on a sollicités pour ces deux formations).
Bien entendu, ces deux sujets ne sortent pas de nulle part, ils sont au cœur de beaucoup de réflexions de notre côté depuis un certain temps, et ils sont à présent au cœur des réflexions de beaucoup de nos clients institutionnels, dont nous avons le bonheur d’être titulaires de leurs marchés.
Parmi les (nombreux) messages forts passés lors de cette formation, deux trouvent une résonance particulière : la question de la compression des images et la question de l’IA. Commençons par la seconde. L’IA, c’est un gouffre environnemental, à peu près tout le monde semble s’accorder à le dire. Il y en aura sans doute pour trouver des subtilités dans le gouffre, mais il semblerait tout de même qu’un gouffre, subtil ou pas, ça soit globalement un gouffre. Ça, ça nous gêne un peu aux entournures. Parce qu’on fait de plus en plus attention à notre empreinte carbone, on favorise les modes de déplacement doux, etc. mais l’IA on l’utilise, et on l’utilise pas qu’un peu.
L’IA au quotidien
Notre utilisation de l’IA dans la vie de l’agence, ça n’est pas pour générer des articles de blog (vous l’auriez remarqué…), ou des présentations Powerpoint à notre place. Mais on l’utilise pour générer du code. Qui nous permet d’optimiser notre organisation. Arrêter de demander à l’équipe des démarches abrutissantes, fluidifier les process, éviter les erreurs, gagner du temps et faire mieux aussi souvent que possible.
En fait, c’est devenu dans une certaine mesure une brique de notre politique RSE : que notre équipe puisse concentrer son énergie sur des tâches à valeur ajoutée, pas sur des trucs bêtes et méchants.
Un peu ennuyés de la contradiction donc.
Écoconception et images
Revenons au premier message qui a une résonance particulière : celui de l’utilisation adéquate des formats d’image. Alors ça, c’est un sujet qui devient extrêmement récurrent chez nos clients : quelle résolution d’image, quel format de compression, quel taux de compression, etc. On a d’abord tenu le discours « le moins c’est le mieux ». Mais c’était pas très satisfaisant, notamment quand il s’agit de trouver des compromis. On a alors cherché dans la littérature : entre augmenter le taux de compression et diminuer la résolution, qu’est-ce qui est le plus efficace en termes de poids ? Entre les formats d’images, lesquels sont les plus efficaces ? Et on a trouvé aucune réponse. Les partenaires spécialisés avec lesquels on travaille semblaient s’interroger aussi. Toute chose étant égale par ailleurs, quel impact a la variation des critères « résolution », « taux de compression », « format d’image » ?
Merci GPT ?
Alors, on est revenu vers l’IA, pour en faire notre usage préféré : un script Python ! En utilisant GPT et un peu de temps, on a produit un petit script, qui prend une image non compressée (dite « RAW »), qui en diminue la résolution (de 100% à 20%, sans toucher les autres paramètres), qui en modifie le paramètre de compression (de 30 à 100, sans toucher aux autres paramètres), et qui en modifie le format (jpg, webp, avif et jpg xl). Et on lui a demandé de nous tracer les courbes de poids, pour chaque situation.
Comme on s’est dit que le choix d’une image particulière pouvait influencer le résultat, on lui a demandé de faire le traitement d’un dossier complet et d’afficher les résultats moyennés.
Puis comme on a commencé à bien prendre la main, on lui a demandé de générer une interface HTML qui, pour une image donnée, affiche ses courbes de poids. On peut également sélectionner un échantillon sur la photo d’origine et l’afficher dans tous les formats qui nous intéressent, pour les comparer visuellement. Parce que c’est bien beau de dire « c’est léger », mais si la compression est infecte visuellement, ça peut poser souci.
On a été surpris des résultats, mais bon, nous on n’est pas des experts de l’écoconception ni de la compression d’images, donc si ça se trouve ils sont pourris ces résultats. Du coup, on vous met à dispo le script python pour tester ça chez vous. C’est à prendre « as is » comme disent nos amis anglo-saxons. Il n’y a aucune raison que ça abime quoi que ce soit chez vous, mais si c’était le cas, vous êtes grands et responsables. Si vous arrivez à la conclusion que le code compare des choux et des patates, eh ben on ajustera pour comparer des choux avec des choux. Ou des patates avec des patates, vous avez l’idée. On sera de toutes façons intéressé de savoir ce que vous en pensez, et pourquoi pas ce que vous obtenez comme résultats si ça vous semble pertinent.
Voilà, c’était long et tordu, vous étiez prévenus.